Église Saint-Martin - Rumilly lés Vaudes
 

 

 

 

Église Saint-Martin - Rumilly lés Vaudes

L'église de Saint-Martin  est située sur la commune de Rumilly-lès-Vaudes, en Champagne-Ardenne dans le département  de l'Aube. L'église de Saint-Martin à Rumilly-lés-Vaudes fut édifiée au XVIe siècle, quasiment dans la même période que la restauration complète du Manoir des Tourelles - Rumilly lés Vaudes. Elle est bâtie sur un plan presque rectangulaire, longue de 38 m sur 18 en largeur et 13 m de hauteur pour la voûte de la nef centrale. On y dénombre encore 12 autels, un autel principal et onze autels dans les travées latérales, ce qui est particulièrement important pour une église d'une petite commune. L'édifice a fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques en 1840.

Historique
  sources : site de Jean Daunay, livres : l'église de Saint-Martin à Rumilly lés Vaudes .


Le village de Rumilly-lés-Vaudes dû changer d'emplacement après avoir été totalement ruinée, notamment le Château médiéval des comtes de Champagne dont il reste les fossés et l'église, par les Anglais, Bourguignons et troupes du roi  pendant la guerre de Cent Ans. C'est donc 3km plus loin qu'il fut déplacé près de l'Hozain, petite rivière de l'Aube.

 



C'est Jean Colet, né en 1482 dans l'ancien village de Rumilly, qui eut l'autorisation et la bénédiction de l'évêque de Troyes, Odard Henneguin, pour reconstruire une église. Son frère Jacques Colet, cure de Rumilly, avait obtenu cependant par une bulle en 1493 à Rome des avantages et indulgences qui permirent de financer la nouvelle église.

L'un des architectes de l'église est probablement Martin Chambiges, suivit certainement par son fils Pierre Chambiges qui était l'architecte d'Odard Henneguin ; il faut remarquer cependant qu'il n'y aucun écrit ou trace écrite directe d'un quelconque architecte, seuls les indices permettent d'y apporter une opinion ,pour l'instant hypothétique, mais vraisemblable.


Nef  Église Saint-Martin - Rumilly lés Vaudes

Nef de l'église Saint-Martin - Rumilly lés Vaudes


Les premiers travaux commencent en 1527 et se terminent en 1549, soit une période de 22 ans. Initialement un campanile fut élevé sur le transept, mais réduit en poussière par un orage en 1739, reconstruit il fut définitivement détruit par un incendie en 1798 en emportant également la toiture, l'église garde encore les stigmates de l'incendie.

La façade comporte quelques similitudes avec la cathédrale de Senlis, voir celle de Troyes, avec un tympan ouvert, une rosace cependant reconstruite en 1744, statues équestres de Saint-Martin au nombre de deux, idem pour l'Annonciation comportant une de l'église actuelle et l'ancienne, des anges musiciens.

L'église possède une belle collection de statues, mais aussi de gargouilles avec le souci du détail propre à l'art Troyen : griffues, ailées, gueules grandes ouvertes.

Une pierre datée rappelle la date de la pose de la première pierre en août 1527 et une plaque de consécration de 1547, avec l'évêque Louis de Lorraine et André Richer, avec peut-être Jean Colet agenouillé.

Face à l'entrée, la « porte du baptême » et la coquille des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les statues des douze apôtres adossés aux piliers, dais au-dessus de leur tête, deux anges à leurs pieds présentant la croix de consécration, accueillent les croyants et visiteurs, on peut faire un rapprochement esthétique avec l'église de Saint-Pantaléon de Troyes.

Les vitraux sont sur deux étages, certains sont du XVIe avec des traces de restaurations ou de mutilations. D'autres sont du XVIIe, entièrement refaits ,après un ouragan,par François de Montmorency alors Abbé de Molesmes.

La fenêtre du transept sud dite de saint Jean est un véritable « mistère » figé sur verre, sur trois niveaux, comme sur les « échafauds » du moyen âge, au portail des églises. Une Vierge de bois datée du XIVe siècle fait face à une Sainte-Anne réalisée de la même qualité.

L'un des joyaux de l'église est le retable de la Passion en pierre, derrière l'autel du chœur,  se compose trois tableaux : Portement de Croix, Crucifixion et Résurrection, pierre polychrome, en ronde-bosse, 70 personnages, figures d’un réalisme exceptionnel, le tout en une perspective rare dans les œuvres similaires. Un art Troyen qui se manifeste magnifiquement et dans le détail sur le retable.

 

 

Retable de la passion

 

Retable de la Passion, en pierre, XVIe



À la jonction des nervures des voûtes ont été peintes les armoiries de ceux : seigneurs, ecclésiastiques, particuliers, qui ont aidé Jean Colet dans son entreprise ; elles ont été restaurées en 1867. Lors de la restauration, le maire, Paillot de Montabert, en profite pour y faire ajouter les siennes.

Au trumeau du portail, au-dessus d’un véritable « tronc » ( il n’en existe que deux dans l’Aube et ils sont en l’église de Rumilly ).


 

Photographies
 


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