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La Guerre de Praguerie
 

du nom de la ville de Pragues sujette alors à la rébellion régulière des vassaux envers le roi.

 

Château de Châteaudun Château de Jean de Dunois à Châteaudun

Dunois se mêle pendant un temps assez court à la guerre de Praguerie, qui initialement est une guerre des vassaux du roi Charles VII contre ces réformes militaires dont le but était d'arrêter les violences faites par les « écorcheurs », sorte de mercenaires dans le Poitou principalement. Le roi propose de payer à ces anciens soldats, devenus mercenaires pour survivre, une solde d'un mois et propose de les envoyer en Normandie pour s'occuper des Anglais. Il envoie également son fils pour faire cesser rapidement les exactions. 

Mais le 2 novembre 1439, aux états généraux d'Orléans , le roi édicte une ordonnance de réforme militaire, qui place de facto le roi comme le seul légataire pour lever une armée et des taxes. Charles VII tente en fait de construire un Etat central. Il interdit aux hommes d'armes de se battre et de piller les villages , ils doivent donc rester en garnison. En cas de désobéissance, le roi veut les condamner en « lèse majesté » qui est un des cas juridiques les plus graves, ayant des sentences comme la peine de mort. Cette ordonnance est acceptée par les députés et de ce qu'on pourrait appeler « le conseil d'Etat », y compris du Duc d'Orléans. 

En 1440 , le Roi envoit le fidèle Richemont faire une inspection des troupes à Blois, ce qui est une nouveauté pour l'époque et raidit les relations entre les vassaux et le Roi. 

La Praguerie part principalement du Poitou. On trouve comme principaux instigateurs : le Dauphin qui a pour mission du roi de faire arrêter les exactions dans le Poitou, le Duc Charles de Bourbon qui est le principal instigateur et qui possède le Beaujolais, le Bourbonnais , l'Auvergne et la Marche, le Duc Jean II d'Alençon qui se sent lésé , le Bâtard d'Orléans, le comte de Vendôme et sans surprise l'ancien favori ( de 1427 à 1433 ) du roi La Trémoille , seigneur du Poitou, connu depuis longtemps comme un instigateur et une personne très complexe. 

De l'autre côté, on a Charles VII, Richemont et Charles du Maine. Chacun des instigateurs avait une bonne raison de s'attaquer au roi : le Dauphin âgé de 17 ans vivait assez mal la liaison de Charles avec Agnès Sorel et surtout le fait que le roi ne voulait pas lui accorder des titres qui lui étaient dus. Dunois, semble t'il, s'inquiète du sort de son demi-frère Charles d'Orléans, toujours aux mains des Anglais et il reproche au roi de ne pas faire le nécessaire pour le faire libérer, le Duc II d'Alençon se sent lésé malgré tous les services accomplis pour le roi, c'est d'ailleurs lui qui va convaincre le Dauphin en lui promettant de mettre sous tutelle Charles VII et de lui laisser la place, et La Trémoille est toujours dans sa lutte intestine avec Richemont que ce dernier avait tenté d'assassiner dans son lit. 

La rébellion est cependant matée assez rapidement par le roi, il demande par ailleurs à des villes comme Reims de ne pas s'ouvrir au Dauphin ou à toute autre armée quelle qu’en soit la raison sans autorisation du roi. Accompagné de 800 hommes d'armes, de 2000 archers et de canon, il reprend assez vite les citadelles prises par les conjurés. 

Le 17 juillet 1440 à Cusset est signé un traité mettant fin à la rébellion, c’est là qu’est née la légende des "chiens verts" : le roi Charles VII montre à son fils les canons de la ville en lui précisant « Voici mes fidèles chiens verts », en effet les canons en bronze deviennent vert avec le temps. Il pardonne cependant à la plupart , sauf La Trémoille malgré la demande du Dauphin, des seigneurs et le dauphin obtient le Dauphiné. Cependant s’il pardonne aux plus hauts gradés dont le Duc d'Orléans par courrier royal, il n'hésitera pas à faire écarteler plusieurs hommes d'armes notamment à Saint-Maixent . Il fait exécuter par noyade Alexandre de Bourbon, compagnon de Jeanne d'Arc, pour avoir notamment été le chef de bande des « écorcheurs » du Poitou. 

Enguerran de Monstrelet : « « Survinct le roy en la ville de Bar-sur-Aube, auquel lieu vint devers luy le Bastard de Bourbon qui avoit sous luy à son commandement une très grosse compaignie de gens d'armes… », rapporte le chroniqueur Enguerrand de Monstrelet. « Mais quand il fut advenu audit lieu de Bar, il fut accusé d'aucuns crimes devers le Roy ». Un jugement est fait et il est condamné, il est considéré comme le chef de bande des « écorcheurs » auquel le roi avait sommé d’arrêter les exactions sous peine de lèse majesté. 

« Après fut mort […], fuct tiré de ladicte rivière et mis en terre saincte… » Pour sa lignée royale le roi fait sortir le corps de l'eau et par la suite une chapelle expiatoire sera élevée par ses compagnons d'armes sur un contrefort du pont de l'Aube. Le pont et la chapelle sont détruits en 1940 pour retarder l'avancée allemande.

 

 

 

 


 

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