Abbatiale de Lagny-sur-Marne, Église Notre-Dame des Ardents, Saint-Furcy

 

 

Lagny-sur-Marne, souvent confondue avec Lagny-le-Sec, est une petite ville très ancienne sur les bords de Marne en région parisienne. Jeanne est venue à plusieurs reprises à Lagny dans l'Abbatiale en menant des combats dans les prairies de Vaires. L'église date en grande partie du XIIIe. C'est dans cette Abbatiale que le "miracle" de Lagny apparaît dans l'épopée de la Pucelle d'Orléans .

L'abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Lagny-sur-Marne, aujourd'hui église Notre-Dame-des-Ardents, est un joyau de l'architecture religieuse française. Située dans la ville de Lagny-sur-Marne, à environ 30 kilomètres à l'est de Paris, l'abbatiale est un exemple exceptionnel d'architecture gothique du XIIIe siècle.

abbatiale lagny sur marne eglise

l'Eglise Saint-Pierre de l'Ancienne Abbaye, sur la gauche un ancien hôpital, aujourd'hui la mairie en partie.

L'abbatiale de Lagny-sur-Marne a été fondée au VIIe siècle par Saint Fursy, un moine irlandais, qui y a établi une communauté monastique. Au fil des siècles, l'Abbaye a prospéré et est devenue un centre important de la vie religieuse et culturelle de la région. Au XIIIe siècle, l'abbaye a été reconstruite dans un style gothique flamboyant sous la direction de l'abbé Jean de Garlande, qui a également été le fondateur de l'université de Paris.

L'abbatiale de Lagny-sur-Marne est un exemple remarquable de l'architecture gothique du XIIIe siècle en France. La nef, qui mesure près de 60 mètres de long, est soutenue par des colonnes élancées et des arcs-boutants qui créent un effet de légèreté et de hauteur. Les fenêtres sont larges et ornées de vitraux qui permettent à la lumière naturelle d'illuminer l'intérieur de l'église. Les voûtes, qui mesurent environ 18 mètres de hauteur, sont décorées de motifs complexes et de sculptures de saints et d'anges.

L'abbatiale de Lagny-sur-Marne est également remarquable pour son mobilier liturgique et ses œuvres d'art. L'autel principal, qui date du XVIIIe siècle, est orné de sculptures et de dorures. La chaire, également du XVIIIe siècle, est un exemple remarquable de l'art baroque français. L'abbatiale abrite également de nombreuses œuvres d'art plus anciennes, notamment des fresques médiévales et des sculptures romanes.

Au cours des siècles, l'abbatiale de Lagny-sur-Marne a subi de nombreuses transformations et rénovations. Au XVIIe siècle, une tour a été ajoutée à l'extrémité de la nef pour abriter une horloge et des cloches. Au XIXe siècle, l'abbaye a été restaurée et de nouveaux vitraux ont été installés. Malheureusement, l'abbatiale a subi des dommages pendant la Seconde Guerre mondiale et a dû être restaurée à nouveau dans les années 1950.

Aujourd'hui, l'abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Lagny-sur-Marne est toujours un centre important de la vie religieuse et culturelle de la région. Les messes y sont célébrées régulièrement et l'église accueille également des concerts et d'autres événements culturels tout au long de l'année. L'abbatiale est ouverte au public et les visiteurs peuvent y admirer l'architecture remarquable de l'église ainsi que les œuvres d'art qui y sont conservées.

 ancienne eglise

Eglise de Saint-Fursy

 Au centre de Lagny-sur-Marne, deux églises sont présentes : l'église Notre-Dame-des-Ardents et l'église Saint-Fursy. Cependant, il y avait auparavant quatre églises en centre-ville, dont l'église Saint-Paul et l'église Saint-Sauveur, qui ont aujourd'hui disparu. L'église Notre-Dame-des-Ardents et l'église Saint-Fursy ont toutes deux connu de nombreuses reconstructions au fil des siècles. L'église Saint-Fursy, qui date du XIe siècle, n'a conservé que sa façade classée aux monuments historiques et trois travées du XVIe siècle. La Révolution française a également eu un impact sur le nombre d'églises présentes dans la ville, instaurant un décret limitant à une seule église les communes de moins de 6 000 habitants. Ainsi, seule l'église Saint-Pierre, qui est devenue l'église Notre-Dame-des-Ardents, a été autorisée à rester ouverte, les autres étant fermées en 1792 et réaffectées ou vendues comme bien national. L'histoire des églises de Lagny-sur-Marne témoigne des liens étroits entre la ville et la religion catholique, notamment avec l'abbaye de Lagny fondée par Saint-Fursy, qui était un lieu de pèlerinage grâce à sa source miraculeuse. Lagny compte aujourd'hui une église protestante Baptiste dans le quartier des Hauts de Lagny et l'église Saint-Michel près d'Orly Parc.

 

Voir aussi Jeanne d'Arc à Lagny sur Marne

 
 
Informations
  • Adresse : place de l'hôtel de ville, 77400 Lagny-sur-Marne
  • Téléphone :   
  • Heures d'ouvertures & Visites & Météo :

  • L'abbatiale est ouverte tous les jours, elle est d'ailleurs bien entretenue et très visitée par les habitants.

 

Historique
sources : documentation dans l'église, procès de réhabilitation

 

 

Chronologie Historique de l'Abbaye

 nef eglise gothique Lagny sur Marne

 Nef de l'Abbatiale de Lagny sur Marne

L'église abbatiale « Notre-Dame des Ardents et Saint-Pierre » remonte au Haut Moyen-Âge. Elle fait partie du Diocèse d'Arras.

En 643, un frère Bénédiction descendant de familles princières d'Irlande, Saint-Fursy ou Fursy de Péronne, arrive en Gaule romaine, avec déjà à son actif la création des monastères de Kilursa en Irlande, du monastère de Burghcastel en Angleterre. Il crée en France le monastère du Mont Saint-Quentin à Péronne et celui de Saint-Pierre à Lagny-sur-Marne.

Clovis II règne sur la Neustrie et la Bourgogne. Archambault fait recevoir le moine à la cour. Lassé de la vie à la cour, il cherche un lieu pour créer un nouveau monastère. Il parcourt la campagne pour trouver une terre, il est escorté par trois militaires d'Archambault.

Il arrive à Lagny, anciennement « Latiniacum », il trouve l'air sain et propre « l'air y était pur et tempéré, le terrain fertile et propre à fournir toutes les provisions nécessaires à cause de la commodité de la rivière Marne ».

En mettant son bâton en terre, l'eau jaillit, il y voit alors un signe des Cieux. Jean Miélot, aumônier du Duc Philippe de Bourgogne, dans une traduction de la vie de Saint-Fursy de 1468 :

« il advint qu'il fichat son baton en terre sèche assez loin d'eau, en costé de labbie qu'il avait faite, et incontinent en sailly une fontaine moult belle et moult délictable ».

Le Roi lui accorde le droit d'installer son monastère, ils établissent les lieux de culte : trois chapelles, dédiée à Saint-Sauveur, à Saint-Blaise qui prit le nom de Saint-Fursy à la mort de ce dernier et enfin Saint-Pierre.

Saint-Fursy quitte Lagny pour rejoindre Péronne au domaine du palais pour y fonder un autre monastère. Il décède en 660-665 à Mézerolle après avoir été malade, son corps est inhumé dans l'église du Mont des Cygnes. 

En 987 après le ravage du monastère par les Vikings, le Comte de Vermandois, de Meaux et Provins, Herbert le Jeune décide de relever les ruines du monastère. Avec l'aide du roi Hugues Capet , les bénédictins de Saint-Maur et de Cluny viennent diriger les travaux. Cependant ils ne verront jamais l'abbatiale terminée. Etienne de Troyes,fils du Comte de Vermandois, termine le projet et inhume son père Herbert le Jeune dans l'église.

L'Abbatiale est terminée en 1017 environ et c'est seulement en 1019 que l'archevêque de Sens Léothéric  vient la dédicacer. Elle est dédiée à Saint-Pierre , Saint-Paul et aux Saints Innocents.

Robert le Pieux fait don à l'abbaye de reliques dont le clou de la Sainte-Croix qu'il amèna pieds nus avec le Duc de Bourgogne. Lagny prit alors le nom de Lagny le Clou , depuis les armes de la ville font référence au clou, mais le mot  "clou" disparait du nom au profit de "marne".

Le Mal des Ardents

Le 28 mai 1105, le dimanche de Pentecôte, après que deux ménestrels fâchés à « mort » se réconcilient suite la demande de la « Vierge », la « sainte Vierge » descend dans la cathédrale d'Arras en donnant un cierge allumé en présence de l'évêque pour guérir les 144 malades. Une parcelle de cette « sainte chandelle des ardents d'Arras » est enchâssée dans un cierge, qui fait office de reliquaire. Le reliquaire fait l'objet de la vénération des chrétiens depuis le Moyen-Âge; chaque année au cours de la neuvaine qui se déroule entre l'Ascension et la Pentecôte, période anniversaire du miracle, il est présenté aux pèlerins. En 1033, la famine est terrible au point que les habitants mélangent la terre à la farine. Herbert, le cinquième Abbé, va sacrifier un nombre important de biens pour essayer d'enrayer la famine. Mais le « mal des ardents » dit « peste noire » ou « feu de Saint-Antoine » fait son apparition à cause du pain de seigle mal bluté. Le tiers de la population, ainsi que l'Abbé, est emporté par l'épidémie.

En 1127, la maladie réapparait, la population va prier à l'église et la maladie disparait. La chapelle reçoit alors le nom de « Notre Dame des Ardents ».

En 1142, Yves, légat du Saint-Siège, y tient un concile.

 pilier XIIe

pilier du XIIe, reste de l'ancienne église détruite au XIIIe.

En 1152, Thibaut de Blois, ou Thibaut « le Grand », est inhumé après sa mort le 10 janvier 1152 dans l'abbaye de Lagny-sur-Marne.

1205, après un incendie qui épargne la nef mais détruit le cœur, des travaux importants de reconstruction sont engagés, mais pour des raisons inconnues ne sont pas terminés. Les travaux représentent actuellement la partie du XIIIème que nous voyons encore aujourd'hui avec quelques restes épars du XIIème du côté de l'entrée.

pillier XIIIe

1430 : Jeanne d'Arc y fait plusieurs passages, voir l'article à ce sujet.

 

jeanne darc 1430 1930

Plaque commémorative du cinquième centenaire

1686 : La nef du XIIe est amputée de plusieurs travées, en 1687 l'église reçoit une nouvelle consécration. 

L'abbé Camille introduisit la règle des bénédictins de St. Maur à l'abbaye le 7 mars 1638. En septembre 1686, les bénédictins durent amputer les sept premières travées de bas-côtés de la nef en raison de l'ampleur des travaux nécessaires pour restaurer celle-ci. Cette décision condamna également le portail qui fut remplacé par une nouvelle façade construite avec une ossature en bois et un remplissage en plâtre. Cette façade était percée de trois ouvertures : une grande dans l'axe de la nef restante et deux plus petites dans l'axe de chacun des bas-côtés. Cette façade était très différente de celle représentée dans la gravure du Monasticon Gallicanum (1688).

En conséquence de l'importance des travaux, une nouvelle consécration eut lieu en 1687, sous la direction du général de la congrégation. À cette époque, l'abbaye reçut de la chapitre de St. Fursy l'os pierreux de la tête du saint en échange de son manipule.

 

Abbaye Saint Pierre de Lagny dans Monasticon Gallicanum

Gravure de 1688.

1750 : Il eut plusieurs études de viabilité de la nef du XIIe mais après les débuts de travaux de consolidation, il est décidé pour des raisons principalement de sécurisation de l'église de détruire la nef du XIIe et le clocher. L'entrée actuelle du XIIIe est donc remodifiée en 1750 par la création du clocher , de la chapelle Saint-Joseph et de la Sacristie.

1789 :  Après un décret de la Constituante imposant aux villes et villages de moins de 6000 personnes de n'avoir qu'une seule paroisse, il existait alors 4 églises à Lagny-sur-Marne : Saint-Pierre, Saint-Fursy, Saint-Paul et Saint-Sauveur. Seul Saint-Pierre est donc conservé et renommé en Saint-Fursy, l'église fut un temps un temple dédié à la déesse Raison ( sic ) après avoir été vidée de ses huit derniers occupants. Les huit cloches furent fondues pour en faire des accessoires à canons.

1860 : Début de 10 ans de travaux, l'orgue est remplacé, construction d'un presbytère et de la sacristie ( 1859-1860 ), pose de verrières en 1865 etc.

1870 : L'église sert à loger les soldats allemands et prisonniers français. Pour se chauffer, les militaires utilisent le bois de l'église. Lors de son passage à Lagny-sur-Marne, le Roi de Prusse et futur empereur d'Allemagne, Guillaume, reçoit la visite de l'Abbé Oudry. Il fait alors un passage à l'église et offre à l'Abbé 400 francs pour restaurer les orgues. L'église quelques jours plus tard est vidée de ses soldats et en 1874 l'orgue fabriqué par la maison Stolz est mis en place. 

1886 : L'abbatiale est classée « Monument Historique ».

1944 : Des obus allemands tombent sur l'abbatiale et provoquent d'importants dégâts sur le clocher, la toiture, les verrières et la chapelle Saint-Joseph. Les verrières sont reconstruites entre 1951 et 1955.

1950 : La congrégation des rites autorise en date du 10 juillet 1950 l'église à prendre le nom de Notre-Dame des Ardents.

 

 

 Sources : 

 

• Sources : documentations dans l'église qui prend ses sources dans divers ouvrages :

• L'église de Notre-Dame des Ardents et Saint Pierre de Lagny, de Marcel Pouzol

• Lagny, trois sépultures notables des X, XI et XIIe, de Jean Pierre Laporte

• Etude sur la nef de l'église Saint-Pierre de Lagny d'après trois rapports d'experts du XVIIIe, Max Polonovski

• Annales du pays de Lagny de J.Amédée le Paire – 1880

• Histoire du diocèse de Paris, Tome XV, abbé Lebeuf

• Plusieurs écrits de Pierre Eberhart, historien et ancien conservateur de Lagny

• Histoire générale illustrée des départements de M. Pignart-Péguet

• Etude de Roselyne Bussière sur le chœur gothique de Lagny

• Le portail disparu de l'église Abbatiale de Saint-Pierre de Lagny par Max Polonovski

• Bulletin Monumental, 1948

• Bulletin de la société littéraire et historique de la Brie

• Lagny, Thorigny et Pomponne de G Darney

• Ancienne Abbatiale de Saint-Pierre.

• Autres sources principales : [ 6 ] [ 10 ] [ 4 ]










 

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