Guillaume de Flavy, né vers 1398, il fut assassiné le 9 mars 1449 au château de Nesles-en-Tardenois. Il a été un capitaine français au service du dauphin puis roi Charles VII. C'est lui notamment qui sera capitaine de la ville lors du siège de Compiègne par les Anglo-Bourguignons et c'est lors de ce siège que Jeanne d'Arc est capturrée, il fut injustement accusé, bien tardivement après sa mort, comme étant le responsable de sa capture. Accusation infondée et dont la seule motivation fut la vengeance. Il faut admettre que sa vie privée était chaotique et sa vie de capitaine se rapprochait parfois des pillards, comme d'autres, et routiers de la région, ce qui lui a valu une mauvaise réputation et un grand nombre d'ennemis dans la population.

Stitched Panorama

Le Château de Nesles, Guillaume de Flavy en était le seigneur.

 

Issu d'une famille de vieille noblesse picarde, son destin initial était l'état ecclésiastique sous la tutelle de son parent Regnault de Chartres. Cependant, il opta rapidement pour la carrière militaire, où son courage exceptionnel ne tarda pas à se manifester.

En 1429, les habitants de Compiègne le choisissent comme leur capitaine-gouverneur. Sous son commandement, la ville résiste courageusement au siège des troupes du duc de Bourgogne. C'est là que Jeanne d'Arc le rejoint, mais une sortie imprudente entraîne sa capture en mai 1430. Flavy, lui, continue à défendre vaillamment la ville pendant six mois jusqu'à la levée du siège.

L'accusation de trahison n'émerge qu'en 1455, prétendant que Flavy aurait délibérément précipité la fermeture des portes de la ville, compromettant ainsi la retraite. Bien que cette allégation soit peu plausible et absente des récits contemporains, la légende persiste, suscitant une controverse qui perdure.

À l'instar de nombreux capitaines de son époque, Guillaume de Flavy s'engage dans des actes répréhensibles pendant son gouvernement, instaurant une atmosphère de terreur dans la région environnante.

Le connétable de Richemont intervient en tant que justicier en 1436, le faisant arrêter et le destituant de ses fonctions. Quatre mois plus tard, Flavy reprend violemment le pouvoir. En représailles, il capture le maréchal de Rochefort (Pierre de Rieux), neveu de Richemont, et le retient captif dans son Château de Nesles jusqu'à sa mort après huit mois de détention en 1439.

En 1436, Flavy contracte mariage avec Blanche d'Aurebruche (ou d'Overbreuc), vicomtesse d'Acy et dame de Nesles, une riche héritière âgée de neuf ans. Après dix ans de mariage marqués par les brutalités et les infidélités de son mari, Blanche, avec la complicité de son amant Pierre de Louvain, décide de mettre fin à ses souffrances. Guillaume de Flavy est assassiné sous les yeux de sa femme le 9 mars 1449, au château de Nesles-en-Tardenois.

Un long procès s'ensuit, mais Blanche obtient rapidement des lettres de rémission de Charles VII, bénéficiant de la mauvaise réputation de Flavy. Quinze ans plus tard, son frère Raoul venge la mort de Guillaume en assassinant sauvagement Pierre de Louvain en 1464.

 

salle seigneur chateau de nesles

C'est très probablement dans cette salle que Guillaume de Flavy fut assassiné par Pierre de Louvain.

 

 

 

Histoire et Chronologie de Guillaume de Flavy

sources : Pierre Champion, Guillaume de Flavy, capitaine de Compiègne : contribution à l'histoire de Jeanne d'Arc et à l'étude de la vie militaire et privée au xve siècle, Paris, Honoré Champion, 1906 et Jules Quicherat, Aperçus nouveaux sur l'histoire de Jeanne d'Arc, Paris, Jules Renouard, 1850

 

 

Chapitre 1 : Les Origines de la Famille Flavy

Guillaume de Flavy naquit vers 1398. Sa famille, établie en Picardie depuis au moins le début du treizième siècle, résidait dans la vieille maison de Flavy. Bien que des liens légendaires la connectent aux anciens comtes de Guines, il est certain qu'elle jouissait de la noblesse et entretenait des alliances avec les meilleures familles de Picardie. Leur nom était dérivé du village de Flavy-le-Martel, auquel ils ont attribué leurs armoiries.

Chapitre 2 : Les Racines Nobles

Des références historiques, notamment la Chronique de Mathieu d'Escouchy, attestent de la noblesse de la famille de Flavy. Les sceaux de Raoul, seigneur de Flavy, confirment leurs liens avec la région depuis 1220. D'autres documents soulignent leurs connections avec des familles nobles telles que Vaucourt, Hangest, Bar, Saint Pol, Luxembourg, Harecourt, et d'autres grands seigneurs de Picardie.

Chapitre 3 : La Maison de Flavy

La famille de Flavy, descendante des anciens comtes de Guines, était également proche parente du comte de Saint Pol, des seigneurs d'Autevmont, d'Anthoing, de Roye, de Moy, de Croy, et de nombreux autres grands seigneurs de l'époque.s

Guillaume était issu de la lignée de Pierre de Flavy, seigneur de Hyencourt, qui avait combattu sous Charles V contre le roi de Navarre en 1358. Pierre avait également participé à des campagnes importantes, notamment le siège de Mauconseil en 1358 et la préparation d'une descente en Angleterre en 1386. Son mariage avec Marie, dame de Bazentin, ajouta à la richesse et à l'influence de la famille.

Chapitre 4 : L'Héritage de Guillaume de Flavy

Raoul de Flavy, père de Guillaume, servit sous Charles V au sein de l'ordre Teutonique et participa à la croisade contre les Lithuaniens. Il s'impliqua également dans des expéditions militaires majeures, témoignant de son engagement envers le royaume de France. Son mariage avec Blanche de Nesle scella une alliance importante.

Chapitre 5 : L'Éducation et les Choix de Guillaume

Guillaume de Flavy, le jeune héritier, reçut une éducation complète à l'Université de Paris, où il obtint son diplôme. Au début du quinzième siècle, la famille Flavy se divisa entre les partisans bourguignons et français, reflétant les tensions de l'époque.

La suite de l'histoire de Guillaume de Flavy et de sa famille s'inscrit dans le contexte complexe des luttes politiques et des alliances changeantes de cette période tumultueuse.

1418 - La Reconquête d'Acheu

En 1418, lors de la rentrée des Bourguignons à Paris, Raoul, seigneur de Flavy et de Bazentin, époux de Blanche de Nesle ( 9 ans ) , récupère la moitié des terres d'Acheu, marquant ainsi un événement significatif dans l'histoire de la famille Flavy.

Les Six Frères Flavy

Jean de Flavy, l'aîné, Guillaume, seigneur de Montauban, Charles, seigneur de Ronquerolles, Louis, Hector, seigneur de Waudelincourt, et Raoul, sont les six frères Flavy. Chacun d'entre eux a joué un rôle distinct dans les événements qui ont façonné le destin de la famille.

Guillaume de Flavy - Éducation et Choix Politiques

Guillaume de Flavy, le deuxième fils, reçoit une éducation complète à Paris, où il est diplômé de l'Université. En 1419, il se range du côté royaliste, tandis que Jean, Hector, Raoul, et Charles adoptent le parti bourguignon.

Les Alliances Stratégiques de Guillaume

Sous la protection de Regnault de Chartres, archevêque de Reims et conseiller du roi, Guillaume de Flavy entreprend une carrière militaire et diplomatique. Les familles de Chartres et de Flavy étaient liées par des alliances, et Regnault emmène Guillaume en ambassade à Rome, en Savoie, et en Angleterre.

La Carrière Militaire de Guillaume de Flavy

Guillaume de Flavy, fidèle au dauphin et suivant les traces de Regnault de Chartres, se lance dans une carrière militaire aventureuse. Il participe à des expéditions en Écosse, à des ambassades en Savoie, et à des missions en Angleterre. Ses exploits militaires débutent avec l'escalade de la citadelle du Mont-Saint-Michel.

L'histoire de Guillaume de Flavy se dessine ainsi au milieu des tumultes politiques et des conflits militaires de son époque, marquée par des alliances complexes et des choix stratégiques qui ont profondément influencé le destin de sa famille.

L'Escalade du Mont-Sainte-Catherine - 1417

Le premier acte héroïque dans la vie militaire de Guillaume de Flavy fut l'escalade de la citadelle du Mont-Sainte-Catherine à Rouen. Cet exploit, relaté dans un unique témoignage, est lié à la marche du dauphin sur Rouen en 1417, pendant la sédition bourguignonne.

Rouen Capitule

Le déploiement des troupes royales dissuade les insurgés, et le Mont-Sainte-Catherine capitule le 23 juillet 1417, ouvrant ainsi les portes de Rouen le 29 juillet.

Corbeil et les Vaillances de Guillaume de Flavy - Octobre 1417

En octobre 1417, Guillaume de Flavy rejoint le rassemblement de Corbeil. Lors du siège de Corbeil par Jean sans Peur, Guillaume fait preuve de vaillance, contribuant ainsi à décourager les Bourguignons, qui finissent par lever le siège.

Les Campagnes en Picardie - 1418-1421

Après le retour des Bourguignons à Paris en mai 1418, Guillaume de Flavy, aux côtés du dauphin, participe activement au soulèvement en Picardie lors du débarquement des Anglais en 1419. Il s'engage dans des expéditions locales contre les partisans anglais, notamment dans la région de Santerre.

Sièges et Batailles - 1418-1421

Guillaume de Flavy est impliqué dans divers sièges et batailles, comme la prise de Compiegne par les Armagnacs en juillet 1418 et la levée du siège de Saint-Martin-le-Gaillard en août 1419. Il participe également à la défense de Saint-Riquier, assiégée par les Bourguignons.

Guerre en Normandie - 1420

En 1420, une partie de la noblesse picarde rejoint les Dauphinois. Guillaume de Flavy, sous la direction de Jacques d'Harcourt, mène une guerre contre les Anglais en Normandie et les villes bourguignonnes de la Somme. Ils remportent une brillante surprise à Compiegne.

Siège de Saint-Riquier - 1421

Abbaye de Saint-Riquier

Guillaume de Flavy participe au siège de Saint-Riquier, défendue par Jacques d'Harcourt. Malgré une résistance acharnée, la ville est complètement investie par les Bourguignons. Guillaume de Flavy quitte la ville avec quelques compagnons pour rejoindre les troupes de secours.

Retraite des Bourguignons - 1421

La retraite des Bourguignons est précipitée après la levée du siège de Saint-Riquier. La ville est sauvée, mais les Bourguignons abandonnent leurs bagages et argent lors de leur hâte à quitter la région.

Guillaume de Flavy, au cours de ces années tumultueuses, émerge comme un acteur clé dans les conflits politiques et militaires de la Picardie. Ses actions courageuses et son engagement dans les batailles de l'époque contribuent à forger sa réputation au sein des événements complexes de la guerre civile.

  • 1421, Septembre:

Guillaume de Flavy participe à la bataille près de Meaux où les forces bourguignonnes, dirigées par le duc de Bourgogne, affrontent les Dauphinois. La bataille se conclut par une victoire incertaine.

 

  • 1422, Mars:

Guillaume de Flavy accompagne Guy de Nesle dans une expédition audacieuse, mais ils échouent devant Meaux, assiégée par les Anglais.

 

  • 1427, Août:

Guillaume de Flavy est désigné capitaine de Beaumont-en-Argonne au service du Dauphin de France.

Des messages du duc de Bar alertent Guillaume de Flavy sur des événements graves à venir.

Année 1428

 

1428, Janvier:

Une opération d'ensemble est lancée, dirigée par le comte de Dammartin, pour soumettre les places de Mouzon, Beaumont, Vaucouleurs et Passavant au roi d'Angleterre.

Henri VI ordonne le siège de Beaumont avec un corps de troupes sous Jean de Luxembourg.

 

1428, Fin Janvier:

Guillaume de Flavy se retrouve au cœur de la campagne d'Argonne, défendant les places assiégées contre les forces anglaises.

Fin Mai 1428:

Beaumont se rend aux forces de Jean de Luxembourg après un siège prolongé, malgré la défense acharnée de Guillaume de Flavy. La ville est ensuite démantelée sur ordre de Jean de Luxembourg.

 

28 Mai 1428:

Beaumont capitule, mettant fin à la résistance des forces de Guillaume de Flavy.

 

Juin 1428:

Des trêves sont signées entre Jean de Luxembourg et le cardinal de Bar, changeant l'allégeance de ce dernier vers les Bourguignons. Mouzon tombe également aux mains de Jean de Luxembourg.

 

7 Juin 1428:

Raucourt, assiégée par les troupes de Jean de Luxembourg, succombe.

 

3 Juillet 1428:

Guillaume de Flavy se retire à La Neuville-sur-Meuse après la chute de Beaumont.

 

Août 1428:

Siège prolongé de La Neuville-sur-Meuse, tenue par les troupes de Guillaume de Flavy.

Siège de Beaumont (juillet-août 1428):

  • Guillaume de Flavy se retranche dans La Neuville-sur-Meuse.
  • Le siège, probablement commencé le 3 juillet, dure tout le mois d'août.
  • La forteresse se rend, après l'intervention du cardinal de Bar et la trêve entre René de Bar et Jean de Luxembourg.

Événements après la prise de Beaumont (septembre 1428):

  • Guillaume de Flavy se retire à Liancourt en Santerre.
  • Passavant se rend en octobre 1428, laissant Vaucouleurs comme la seule forteresse fidèle dans la région de la Meuse.

Campagne de l'Oise (1429-1430)

  • Après la prise de Beaumont, Guillaume de Flavy se rend à Liancourt en Santerre.
  • Il accompagne Charles VII au sacre de Reims en juillet 1429.
  • Enthousiasme picard pour l'indépendance française après le sacre.
  • Charles VII se dirige vers le Valois, suscitant l'inquiétude à Compiegne.

Siège de Compiegne (juillet-août 1429)

  • Rigaud de Fontaines demande la soumission de Compiegne au nom de Charles VII.
  • La municipalité cherche à gagner du temps, mais Charles VII demande la reddition.
  • Guillaume de Flavy représente le parti royaliste et français.
  • Le 16 août 1429, Charles VII reçoit la soumission de Compiegne.

Jeudi 18 août 1429:

  • Charles VII fait son entrée à Compiègne.
  • Il assigne à ses troupes un point de concentration entre Corbie et Amiens.

17 juillet 1429:

  • Jeanne d’Arc envoie une lettre à Philippe le Bon depuis Reims, expliquant les abstentions conclues avec le duc de Bourgogne.

14 août:

  • Une députation part pour porter l'obéissance de la ville au roi, mais elle ne peut aller plus loin que Verberie en raison de la présence des armées françaises et bourguignonnes.

Mercredi 17 août:

  • Les clés de la ville de Compiègne sont remises au roi par la porte de Pierrefonds.

18-28 août 1429: Séjour de Charles VII à Compiègne:

  • Charles VII reçoit la soumission de la plupart des villes du Beauvaisis et de l'Île-de-France.
  • La puissance du roi, consacrée par la cérémonie de Reims et la victoire, semble être à son apogée.
  • Cependant, la marche irrésistible de Jeanne est compromise par des négociations diplomatiques et des manœuvres indirectes.

23 août:

  • Jeanne quitte Compiègne pour marcher sur Paris.

27 août:

  • Charles VII donne une réponse humiliante aux articles des ambassadeurs de Bourgogne et de Savoie.

28 août:

  • Jeanne est sous les murs de Paris.
  • Le roi quitte Compiègne pour le centre de la France après la signature d'une trêve de quatre mois avec le duc de Bourgogne.

18 septembre:

  • Un acte complémentaire étend l'armistice à Paris, aux châteaux et aux passages de Vincennes, Saint-Cloud, Saint-Denis, jusqu'au 25 décembre.
  • 12 septembre 1429 : Philippe le Bon annonce son mécontentement à la commune de Beauvais, indiquant que, par des traités signés avec le roi, Creil, Compiègne et Senlis sont sous sa garde. Les négociations visent à obtenir un passage pour Philippe le Bon vers Paris.

  • 20 septembre 1429 : Philippe le Bon quitte Hesdin pour conduire sa sœur, Spouse de Bedford, à Paris. En approchant de Senlis, Regnault de Chartres et le comte de Clermont viennent le saluer.

  • 30 septembre 1429 : La municipalité de Compiègne envoie des ambassades au comte de Clermont et au roi, suite aux ordres formels de Charles VII de se rendre au duc de Bourgogne.

  • 1 octobre 1429 : Guillaume de Flavy apprend que le comte de Clermont doit remettre la ville aux Bourguignons. Malgré l'intervention de Flavy, les bourgeois ne se résolvent pas à faire leur soumission.

  • Fin octobre 1429 : Le comte de Clermont promet au duc de Bourgogne de faire tous les efforts pour obtenir Compiegne et suggère d'inclure les Anglais dans la trêve s'ils le demandent.

  • Fin février 1430 : Les préparatifs et les trêves se prolongent des deux côtés. Des négociations pour une paix générale s'ouvrent à Auxerre.

  • 1er avril 1430 : Les négociations échouent, principalement en raison de l'incapacité de livrer Compiegne par Charles VII, le comte de Clermont et Regnault de Chartres.

  • 23 avril 1430 : Le roi Henri VI d'Angleterre débarque à Calais. Philippe le Bon et les Anglais coordonnent leurs mouvements pour soumettre l'Île-de-France et la Picardie.

  • 10 mai 1430 : Le duc de Bourgogne est à Noyon, laissant Hector de Saveuses et Jean de Brimeu à la garde des faubourgs. Il se dirige vers Choisy, où un siège est envisagé.

  • Fin avril 1430 : Jeanne d'Arc quitte le château de Sully sur Loire et se rend à Choisy pour rejoindre les partisans qui luttent contre les Anglais.




  • 23 mai 1430 : Jeanne d'Arc entre dans Compiegne pour porter secours à la ville assiégée par Philippe le Bon.

 

À Compiègne, la situation était tendue. La ville était assiégée par les forces anglo-bourguignonnes, et Jeanne d'Arc s'apprêtait à y entrer pour participer à sa défense. Le siège était dirigé par le duc de Bourgogne, Philippe le Bon. La ville était stratégiquement importante en raison de son emplacement sur la rive gauche de l'Oise et de son pont qui commandait le chemin de France en Picardie.

L'entrée de Jeanne d'Arc dans Compiegne était cruciale, car elle cherchait à briser le siège en menant des opérations de diversion et en renforçant la garnison. Son arrivée avec une petite troupe de soldats a dû apporter un certain soulagement aux assiégés, mais la situation restait complexe.

Il est à noter que la vie de Guillaume de Flavy, le défenseur de Compiegne, était étroitement liée à ces événements. Flavy était le gouverneur de Choisy-au-Bac, une position stratégique qui a joué un rôle crucial dans les opérations militaires de l'époque. Les événements autour de Compiegne marquent une phase importante de la vie de Guillaume de Flavy et de l'histoire de Jeanne d'Arc.

 

compiegne porte pierrefonds jeanne darc arrivee

Le chroniqueur Monstrelet est le seul à avoir précisément décrit la situation des forces anglo-bourguignonnes au matin du 23 mai 1430. Selon une interprétation plus technique de son récit, alors qu'il se trouvait au camp bourguignon, Baudot de Noyelles se tenait en avant sur la falaise de Margny, formant un petit poste isolé. Les Picards de Jean de Luxembourg et Clairoix, ainsi que les Anglais à Venette, constituaient une sorte de grande garde. Pendant ce temps, à Coudun, les troupes du duc de Bourgogne campaient en réserve, dissimulées par l'épaulement de Margny et la vallée de l'Aronde.

Jeanne, ayant quitté Crépy-en-Valois dans la nuit, était entrée à Compiègne tôt le matin du 23 mai 1430. Agissant comme une simple partisane, elle dirigeait une compagnie de mercenaires étrangers aux côtés de son lieutenant Baretta. Cette petite troupe se composait de trente-deux hommes d'armes, quarante-trois arbalétriers et vingt archers. Son frère, Pierre d'Arc, son chapelain Paquerel, Poton le Bourguignon et deux pages accompagnaient également cette compagnie.

siege compiegne guillaume de flavy preparation couleuvrines arbaletriers

 

La capture de Jeanne d'Arc

Avant la Reconnaissance : Après une pause nécessaire suite à une marche de nuit, Guillaume de Flavy et Jeanne décident d'entreprendre une reconnaissance visant à enlever Baudot de Noyelles et son poste, situé à la tête de la chaussée de Margny, au déclin du jour. Cette opération vise à capturer un petit poste ennemi reposant, loin des murs de Compiègne et échappant à la vue des Anglais de Venette.

Déroulement de la Reconnaissance : Jeanne part vers 17h du soir par le pont et le boulevard, surprenant les troupes de Baudot de Noyelles qui sont rapidement défaites. Cependant, Jean de Luxembourg et le seigneur de Créqui, par hasard sur la falaise de Margny, découvrent les défenses de Compiègne et courent vers leur camp. Ils font lever en toute hâte la garnison bourguignonne de Clairoix, qui attaque les troupes de Jeanne. La mêlée devient intense, mais l'opération initiale réussit.

La Retraite Difficile : Vers 18h la garnison anglaise de Venette arrive, entraînant une retraite difficile pour les troupes françaises. Une panique se propage parmi les rangs de Jeanne, et les troupes fuient vers la barrière du boulevard pour rentrer dans la ville. Jeanne reste sur la prairie, luttant vaillamment mais se retrouvant dans une situation désespérée. Le pont-levis du boulevard est levé, et elle est défendue par un petit groupe de fidèles. Les troupes anglaises arrivent, et Jeanne est capturée par un archer.

Conséquences et Événements Suivants : Le lendemain, les troupes bourguignonnes passent en revue. Le 25, un mouvement s'observe sur tout le front des lignes anglaises et bourguignonnes, renforçant la liaison entre les lignes d'investissement et empêchant toute entreprise sur un poste isolé.

 compiegne jeannedarc prise devant le pont levis du boulevard

 

LA TYRANNIE DE GUILLAUME DE FLAVY 

 

  • Après le siège de Compiègne : Une révolte éclate dans les régions de Noyon, Laon, Reims, Soissons et Beauvais contre les Anglo-Bourguignons. La guerre qui s'ensuit se confond avec les incursions de bandes pillardes.

  • Début de l'année 1431 : Pénurie à Reims et dans le Valois. Guillaume de Flavy, depuis Compiègne, réquisitionne les provisions de Reims. Une lettre de Charles VII encourage la ville à coopérer.

  • Année 1431  : Guillaume de Flavy mène une guerre contre le pays bourguignon de Noyon, accumulant richesse et pouvoir de manière limitée et toujours en territoire bourguignon.

  • Juillet 1432 : Guillaume de Flavy et son frère Charles incendient les faubourgs de la porte Saint-Jacques à Noyon, probablement en réaction à la confiscation des terres de Charles par le duc de Bourgogne.

  • Été 1432  : Incident avec Girardin de Villemort à Noyon. Guillaume de Flavy, de manière hypocrite, accuse Girardin d'infractions aux trêves et exige qu'il soit remis en son pouvoir, causant des tensions dans la ville. La commune de Noyon demande l'intervention de Jean de Luxembourg et se place sous sa garde en échange d'une pension, suite aux difficultés causées par Guillaume de Flavy.

  • 20 septembre 1432 : Une ambassade de Noyon se rend à Compiègne pour négocier la paix avec Guillaume de Flavy, qui exige une contribution exorbitante de 12 000 salus d'or.

 

27 octobre 1432 : Signature d'une trêve entre Guillaume de Flavy et Jean de Luxembourg, soulignant les défis auxquels la région est confrontée sous la tyrannie de Guillaume de Flavy.

 

 


BLANCHE D'AUREBRUCHE 

 

Vers 1436 : Malgré son jeune âge d'environ 10 ans, Blanche d'Aurebruche suscite des prétendants, dont Guillaume de Flavy, célèbre capitaine, qui se dispute sa main avec Jacotin de Becqtune, un bourguignon anglais.

 

Début de 1436 : Guillaume de Flavy, âgé de 37 ans, s'engage à épouser Blanche après trois ans en raison de sa jeunesse.

 

Juillet 1436 : Les fiançailles sont célébrées, mais trois mois après, Guillaume consomme le mariage malgré ses promesses.

 

16 février et 4 septembre 1439 : Blanche est mentionnée comme la femme de Flavy dans des actes.

 

1444 : Blanche, maintenant âgée de 18 ans, rencontre Pierre de Louvain, un soldat de fortune originaire du Puy-en-Velay, seigneur de Berzy et de Vierzy.

 

9 mars 1449 : Guillaume de Flavy est assassiné à Nesles par des complices de Blanche et Pierre de Louvain.

 

26 mai 1449 : Les frères de Guillaume obtiennent l'autorisation du Parlement pour poursuivre les meurtriers.

 

14 septembre 1450 : Charles VII entérine la rémission accordée à Blanche.

 

Vers 1450 : Blanche épouse clandestinement Pierre de Louvain, mais leur vie est troublée par les poursuites des frères de Flavy.

 

15 juin 1464 : Pierre de Louvain est tué dans une rencontre avec Raoul de Flavy.

 

1464 : Blanche se remarie avec Pierre Puy, conseiller au Parlement, mais leur relation est tumultueuse.

 

1470 : Blanche et Pierre Puy sont en procès.

 

1492 : Blanche est toujours la femme de Pierre Puy.

 

Vers 1500 : Blanche est répertoriée comme vivante, mais la date exacte de sa mort est inconnue.

 

Enfants : Blanche a eu plusieurs enfants de ses mariages, dont Philippe et Charles de Guillaume de Flavy, cinq fils de Pierre de Louvain (Claude, Antoine, Gilles, Nicolas, Berthelot), et un fils nommé Louis de Pierre Puy.