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Thésée, site Gallo-Romain "les maselles"
 

 

 

Thésée, site gallo romain , Loir et Cher

 

Situé à Thésée ( anciennement Thaisacas ) en Loir-et-Cher, daté du milieu du IIe siècle, le site gallo-romain a plusieurs particularités. La première est que l'ensemble est unique dans le monde romain à l'heure actuelle,  la seconde est qu'on ne connait toujours pas son usage exact,  la troisième, qu’elle regroupe un ensemble de diverses techniques de construction romaine, et la dernière est que l'ensemble est dans un état assez remarquable. Le point commun avec les châteaux est sa technique de construction avec l'Opus Spicatum, construction en épi de blé.

 


Informations
  •  Adresse : Les Maselles, 1 rue romaine ( pour le trouver sur le GPS ),  41140 Thésée
  •  Téléphone :   02 54 71 77 23
  •  Heures d'ouvertures & Visites  :
  • tarifs 2014 : à partir de 3 € et musée archélogoqique : 3.50€
    Visites guidées du site des Mazelles et du Musée  archéologique
      (durée de chaque visite de 3/4 h à 1h)
     
    Horaires d'ouverture : 
    Visites guidées :    sur le site des Mazelles : 10h00 et 14h30
                au musée (mairie) : 11h15 et 16h00
     
    juillet et août : tous les jours sauf le lundi et le mardi
    avril, mai, juin et septembre : les samedis, dimanches et jours fériés / groupes sur réservation
     
    Pour les groupes et les scolaires, visites guidées toute l'année, sur rendez-vous auprès de  l'Office de Tourisme Saint-Aignan Val de Cher
    (tél. 02 54 71 77 23 ou resa.otvdc@orang?e.fr )

 

Historique
   sources : documentation sur le site

 

Classé monument historique en 1841 par Prosper Mérimée, le bâtiment des Maselles ( ou Mazelles ) a été édifié probablement au milieu du IIe siècle apr. J.-C. Acheté par Maurice Druon en 1966 (académicien connu pour avoir écrit « les  Rois Maudits »), il en sera fait don au Conseil Général en 1976.

Il y a aujourd’hui peu d’éléments sur l’usage qu’auraient pu en faire les Romains, mais plusieurs suppositions sont mises en évidence :

-    Bâtiment à usage juridique, administratif
-    Entrepôt, lieu de stockage de poteries
-    Mansion : relais de poste

L’un des bâtiments mesure 40 mètres de long, 14 mètres de large et 7.40 mètres de hauteur.

Il faut voir que ces bâtiments se trouvent à quelques centaines de mètres de Tasciaca ( ou Casciata ), autre lieu gallo-romain d’importance, mais plus ancien. Thésée et Tasciaca furent pendant des siècles confondus, mais les recherches récentes ont démontré que Tasciaca était un peu plus loin et était indépendante physiquement de Thésée.

Tasciaca fait partie des lieux connus romains grâce à une carte romaine, dite la «  table de Peutinger », copie médiévale de la plus ancienne carte connue de l’Empire romain. On peut voir sur la carte qu’elle se trouve au croisement de quatre routes romaines qui, elles-mêmes, menaient vers des villes plus importantes : Avaricum ( Bourges ) et Cenabo ( Orléans ), Lutecia ( Paris ) se trouvant juste au-dessus à droite  :  
 
 
Il est à noter que cette carte est un amoncellement de cartes antiques dont l’origine monterait au moins avant : 79 ans apr. J.-C. On remarquera aussi que Lutèce ( Paris ) n’est pas sur la carte mieux identifiée que Tasciaca ou d’autres villes.

L’autre particularité que j’avais énoncée auparavant, en dehors de son aspect historique, c’est son appareillage en Opus Spicatum , en épi de blé , et non pas en arête de poisson ( Opus piscatum ) comme souvent indiqué, mais il est vrai que la différence est faible. Cette particularité n’est pas cependant une exception dans l’époque romaine, il s’agit même pour les Romains d’une banalité.

L’appareillage en Opus Spicatum a été très utilisé dans les premières forteresses antiques en pierre et par les Carolingiens, utilisant alors des techniques de construction romaines.
 
 
Opus Spicatum
 
Opus Spicatum , en forme d’épi de blé à Thésée.


Les raisons de son utilisation ne sont pas connues, mais en tout cas ils n’ont pas à prouver leur solidité dans le temps. L’adjonction avec des lignes continues de briques rouges pourrait avoir plusieurs raisons  :

-    La brique permet notamment à la pierre et à un bâtiment de mieux respirer, évitant que l’humidité s’emmagasine dans la pierre et évite donc son pourrissement, voir son « explosion » lors des gels d’hivers.
-    Sur cette photo, on remarque que les briques sont mises à des niveaux relativement calculés à la même hauteur et chaque ligne avec deux niveaux de briques. Très clairement c’était des bâtiments de qualités, avec le souci d’une construction durable.
-    L’autre raison pourrait être une expérience des tremblements de terre très fréquents en Italie. La brique rouge permettrait lors de tremblements de terre, de faire glisser les pans de murs, évitant alors un effondrement total.
-    Le fait de mettre des briques rouges permet également de faire baisser le prix de la construction, car il y a moins de pierres à tailler.
-    Pour finir, les lignes de briques peuvent aussi avoir comme utilité l’aplanissement de l’ensemble du mur, permettant alors un meilleur équilibrage de l’ensemble, d’autant que les pierres utilisées sont de petites tailles.
 

Ce qui est sûr, c’est que ce type d’appareillage en brique et en Opus Spicatum avait son utilité et n’avait rien de décoratif, même si c’est plutôt très joli à voir. Dernière remarque on constatera que les bâtiments les plus hauts et les plus grands ont des lignes de brique, ce qui n’est pas le cas des autres, cela spécifie alors leur condition d’utilisation.  Son utilisation en tant qu’entrepôt me parait, pour ma part, assez réaliste, en tout cas pour les plus grands d’entre eux. D’autant que certains trous de boulin ont leur propre brique, permettant alors d’y mettre des poutres créant au moins un étage.

 


 
Sur la photo du dessus, un mur en Opus Spicatum, au château d' Ivry la Bataille . Ce type d'appareillage courant à l'époque romaine ainsi que chez les Carolingiens, permet en tout cas d'affirmer avec certitude que la construction de l'Aula , transformé en donjon, est bien antérieure au Château d'Ivry la bataille connu aujourd'hui. Par contre il est aujourd'hui difficile d'en déterminer la datation. On remarquera les grandes similitudes avec Thésée en terme d'appareillage , même si bien sûr l'usage n'était pas du tout le même. En bas nous avons un passage dit de "servitude" en forme romane avec claveaux alternés de briques ( constructions typiques ).
 
 
Ce type de construction en Opus Spicatum a relativement vite disparu dans les premiers donjons normands, mais  par contre celui de Nogent-le-Rotrou en possède quelques fragments. 



 

Photographies
 


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