Donjon de Beaugency, Tour César

 

 La tour César fut édifiée au XIe siècle par le seigneur de l'époque, probablement entre 1025 et 1050. Il fut modifié à plusieurs reprises, notamment au XIVe et XVe siècle. La tour est brûlée lors des guerres de Religions en 1567, il a gardé son état depuis cette destruction.  Le Donjon de Beaugency, également connu sous le nom de Tour César, est l'un des sites historiques les plus emblématiques de la France, situé dans la charmante ville de Beaugency, dans la région du Centre-Val de Loire. Cette imposante tour médiévale est imprégnée d'histoire et de mystère, offrant aux visiteurs une expérience touristique inoubliable. Il faut préciser que la Tour César n'est pas la seule en France à avoir ce nom : Tour César de Provins.

 

 

Histoire
sources : Dictionnaire geographique, historique, industriel et commercial de toutes ... Par Girault de Saint-Fargeau - Sitte Officiel de la ville

 

 

 

donjon logis seigneurial beaugency 

Le donjon vu du manoir de Dunois dans l'ancien Château de Beaugency.

 


XIe, construction du donjon

dite Tour de César par le seigneur de Beaugency. Une première mention de "tour de Beaugency" est faite dans un acte de restitution de l'église Notre-Dame. 

La datation, non précise mais très probable, serait entre 1025 et 1050, le donjon de Moncontour est lui de 1040. Une grande partie des donjons carrés de la Loire sont de cette période, les plus anciens étant probablement ceux du Château de Langeais et du Donjon de Montbazon - Forteresse du Faucon Noir

Le seigneurs entre 1130 et 1216 sont Simon, Lancelin III et Jean de Beaugency.

Le donjon aurait été construit sur un ancien castrum romain, ce qui n’est pas impossible au vu des nombreuses pièces d’époques retrouvées à Beaugency. Pour autant  il n’y a aucune preuve aujourd’hui.

La forme ressemble beaucoup aux donjons normands, avec contreforts au centre et aux angles, dans une symétrie quasi parfaite. La particularité de ce donjon en dehors de sa forme particulière est son soubassement massif biseauté, formant un glacis, permettant de le renforcer  et d'offrir une bonne stabilité de l’ensemble. Par contre sa disposition laisse supposer qu’il y avait des mâchicoulis  ( ou hourd ) à son sommet (1), car même si les guérites ( ou vedettes ) en son sommet permettaient de surplomber l’ensemble ( comme le donjon de Moncontour dont il partage quelques points communs sur l'extérieur même si le donjon est bien moins imposant ) cela n’aurait pas suffit, les angles morts étant importants. 
 

1303 - 1305, des travaux sont réalisées dans le donjon par le rajout de dix-huit fenêtres par le maître maçon du roi ,Alphonse, pour la somme de 400 livres. C'est dans cette même période qu'est fondée la chapelle Saint-Georges en remplacement d'une plus ancienne du XIIIe.

1344, la châtellenie de Beaugency est intégrée au duché d'Orléans. 

1392, Louis d'Orléans, frère de Charles VI, qui sera tué à Paris, futur père de Jean de Dunois, prend possession de Beaugency le 4 juin. Il va entreprendre des travaux de restaurations de l'ensemble, ils sont inscrits dans les comptes particuliers par le receveur Jehan Mahy entre 1406 et le 1er février 1408, soit quelques mois après la mort du duc. Les travaux effectués connus sont le pont-levis du Château de Beaugency, le pont et la grosse tour afin de permettre d'assurer la fonction de prison et de restauration après peut-être une tempête (1).

Les guerres de religions vont aussi mettre à mal la ville :  en 1562 le prince de Condé prit 3 fois la ville en la pillant inlassablement. Cette période trouble va faire perdre définitivement à Beaugency la place importante de la région.
 
À l’origine avec un toit en plomb et en ardoise, peut-être en bois à ses débuts, la Chappe fut détruite en 1569 par les Protestants.
 
Dans le dessin de Chastillon, le toit a disparu vers 1600.

La tour était entourée d'une première et une deuxième enceinte, avec une épaisseur proche de 3mètres environ pour la première, ce qui en fait déjà une construction extrêmement solide et de qualité. La ville était entourée d’une enceinte qui ceinturait la ville complètement.

1692, une importante partie de la chemise de la Grosse Tour s'écroule dans les jardins de l'Abbaye.

1767, selon Jacques-Nicolas Pellieux, témoin visuel, dix pieds ( doit trois mètres environ ) furent abbatus parce que les maçonneries menaçaient de ruine, le chemin de ronde crénelé disparait. L’ensemble de la ville possédait une enceinte assez importante dont il reste quelques éléments, mais détruite pour une grande partie en 1767. Le donjon faillit également être détruit mais sa solidité et le coût qu’aurait engendré sa destruction finit par dissuader les acquéreurs.

1789, la Tour fut vendue à Monceau Denevers et Hême de Beaugency. N'ayant pu la détruire, ils transformèrent la partie inférieure en magasin.



1.    Cette thèse est corroborée par le dessin de Chastillon, qui quoique très imprécis donne une idée de l’ensemble. Liens : http://lespetitsmotsdecat.over-blog.com/article-32963147.html - http://beaugen.net/beaugency/pgs/tcsw.htm

 

 

Jeanne d'Arc et la guerre de Cent Ans à Beaugency

beaugency jeanne darc prise 17 juin 1429

Dessin de Robida début XXe siècle. C'est un dessin intéressant puisqu'on peut voir à quoi pouvait ressembler Beaugency au XVe siècle, selon les recherches de l'époque. Scan : @montjoye.net

 

La ville est prise rapidement par les Anglais  le 25 septembre 1428 par Salisbury, dans un siège qui dure quelques jours seulement , les français s'étaient réfugiés dans la tour César alors que l'ensemble de la ville étaient aux mains anglaises.

Après la prise d'Orléans 7 et 8 mai 1429, la prise de Jargeau le 12 juin, du Pont de Meung-sur-Loire le 15 juin, dès le lendemain Jehanne et le Duc d'Alençon se retrouvent devant Beaugency, que Talbot avait rejoint après la prise d'Orléans mais quitté dans la nuit du 15 juin dans le but de rencontrer les renforts de Johan Fastolf...laissant le soin de la défense à son second : Richard Guétin.

Alors que les Anglais se sont réfugiés dans la tour dite "César", le capitaine de la place Richard Guétin , Bailli d'Evreux au profit du roi d'Angleterre, offre une demande de reddition qui est acceptée. Il partent le 18 juin à l'aube, à cheval, en promettant de ne pas prendre les armes pendant 10 jours, promesse qu'ils ne tiendront évidemment pas.

Talbot rejoint Thomas de Scales et Fastoff à au château de Meung-sur-Loire le 17 juin, devant les portes de la ville reprisent, un doute subsiste si c'est juste le pont qui a été repris ou l'ensemble de la ville, par les français le 15 juin,  mais apprenant la prise de Beaugency et le retour des armées françaises, la troupe préfère se diriger le lendemain  vers Janville ...ils seront pris en chasse et surpris à la Bataille de Patay le 18 juin 1429.

 

 

Photographies

 

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