Château de Grosbois

 

Château de Grosbois, Musée du Trot

Le Château de Grosbois, située dans la ville de Boissy-Saint-Léger, est un château du XVIe siècle dans la région l'Île de France et dans le département du Val de Marne. Le château est un bel exemple et s'apparente à un musée Napoléonien, il y a aussi un musée du Trot. Le domaine de Grosbois fut fermé au public de 2012 à 2015, il avait réouvert ses portes le 6 et 7 juin 2015 après des travaux de rénovations, mais depuis quelques temps seules les visites de groupes sont possibles ( hors événements exceptionnels ).

Les belles façades du château de Grosbois, avec ses chaînages de briques et ses ornements de pierre ont été magnifiquement rénovées par la SECF/LeTrot ainsi que le pavage de la cour d’honneur. Progressivement, la demeure familiale des Princes de Wagram reprend vie et dévoile, dans le faste des salons d’apparat et dans l’intimité des chambres, la richesse insoupçonnée de ses collections. Un ensemble d’une vingtaine de pièces de mobilier a d’ailleurs fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques. De nombreuses interventions de restauration ont ainsi pu être lancées sous la supervision minutieuse de la DRAC île de France. Les dorures et l’acajou du lit du Maréchal ont retrouvé tout leur éclat ainsi que l’ensemble du mobilier Bellangé qui composait la chambre de ce haut dignitaire de l’Empire. Le public pourra désormais pénétrer dans l’intimité du Prince de Wagram et découvrir cette pièce telle qu’elle a pu être
reconstituée d’après les cartes postales anciennes. En outre, quelques œuvres inédites sont venues compléter cet ensemble déjà riche suite à de récentes acquisitions et legs. 

Ses intérieurs, pour une très grande partie d'origine  ( époque Berthier ) ont plus de 200 ans, accompagné d'un mobilier d'époque d'une rare richesse. Ses extérieurs sont d'époques,  de styles Henri IV et Louis XIII.

Le salon des huissiers (mobilier empire de Jacob Frères, tableaux et portraits de la famille Berthier), le salon de l'Empereur et la longue galerie dite des batailles auxquelles a participé le Maréchal, ornée d'immenses toiles, de colonnes supportant les moulages des bustes de douze maréchaux et de tableaux de Napoléon I par le Baron Gérard et par R. Lefèvre.

Une bibliothèque qui regroupe plus de 3 000 ouvrages militaires scientifiques, historiques ... avec une remarquable collection de cartes, de plans de batailles et de toiles de Winterhalter.
Le salon des chasseurs : superbes tableaux qui agrémentent les panneaux de cette salle (Oudry, Desportes, P. de Vos) et très beau mobilier .

Le salon régence, avec ses boiseries blanc et or est meublé de cabriolets d'époque Louis XV et accueille dans une vitrine en bois doré une collection d'éventails des XVIIIème et XIXème siècles.

Le salon de passage décoré de boiseries Louis XVI est richement meublé (mobilier de salon de G. Jacobs, fauteuils garnis de tapisserie d'Aubusson à décors des fables de la Fontaine, décors en bronze à décors cynégétique).

La salle à manger conserve son aspect Louis XIII avec des fresques d'Abraham Bosse représentant les fêtes données au château pour le mariage de Charles de Valois, surmontées de grisailles, représentant les attributs de chaque fresque.

Le parc est un peu moins attrayant et semble reprendre des perspectives de type André le Nôtre , Jardinier du Roi Soleil Louis XIV.  On peut voir dans le château vers la face arrière une réelle volonté de jouer sur une illusion optique, cherchant à donner l'impression d'une faible distance de l'obeslique ... Il y a aussi un petit effet miroir .  

Historique
  Sources :  site d'une association, site officiel, musée napoléonien

  
 

 

Les origines du nom de Grosbois proviendraient des forêts avoisinantes. Il faut remarquer qu’à cette époque, les forêts giboyeuses étaient nettement moins clairsemées qu’aujourd’hui et pouvaient s’étendre sur plusieurs dizaines de kilomètres.


Dès 1190 Philippe Auguste en fait don à l’Abbaye de Saint Victor de Paris en échange de terrains à Vincennes.

En 1226, une maison forte est construite à la place du château.

En 1563, les terres sont vendues à Raoul Moreau, chevalier et trésorier de l'Epargne, seigneur de Blayes et du Chardonnet … il possède par exemple, souvent par achat, d’autres terres comme Villarceaux, Thoiry par décision de justice et la Seigneurie d’Auteuil.

Après sa mort, c’est son gendre, Nicolas de Harlay, surintendant des finances d'Henri IV et baron de Sancy, qui fit édifier un château vers 1597. Il acquiert par ailleurs la seigneurie de Boissy en 1599, ce qui lui permit d’être non seulement seigneur de Grosbois mais également de Boissy Saint Léger.

En 1616, le château n’est pas terminé mais il fut vendu à Charles de Valois, duc d'Angoulême et comte d'Auvergne, fils naturel du roi Charles IX et de Marie Touchet, après sa libération sous ordre de Louis XIII. Il fit terminer le château en rajoutant un mur d’enceinte en 1623 et deux ailes qui furent terminées en 1640 par l’architecte Jean Thiriot.

Il décède en 1650 et c’est la Duchesse de Joyeuse, sa petite-fille qui en devint l’héritière. Le château va passer de main en main assez rapidement :
Samuel Jacques Bernard : en 1718, il fit réaliser notamment les boiseries du salon Régence.

Germain Louis Chauvelin, garde des sceaux et secrétaire d’État aux Affaires étrangères de Louis XV.
François Maries Peyrenc de Moras achète le château le 31 juillet aux héritiers de Chauvelin, il est un haut fonctionnaire et homme politique français, né en 1718 et mort en 1771, il fut par ailleurs Contrôleur général des finances.

Il légua le château à sa petite nièce, Anne Marie de Merle de Beauchamps qui est la fille d’un ambassadeur du roi du Portugal et surtout l’épouse de Pierre Paul Gilbert des Voisins, seigneur de Villaine et président au Parlement de Paris.

 

 

Château de Grosbois au XVIIIe siècle.
 

En 1776, il fut vendu au Comte de Provence, Louis-Stanislas de France, dit ‘Monsieur’, frère du Roi, futur Louis XVIII.

La Révolution va changer la donne, puisque il est déclaré bien national et vendu le 9 novembre 1797 à Paul François Jean Nicolas, vicomte de Barras qui est un homme politique français, né le 30 juin 1755 à Fox-Amphoux et mort le 29 janvier 1829 à Chaillot (Paris). Député à la Convention pendant la Révolution française, il vota la mort de Louis XVI…. Mais il dut s’exiler en Belgique après le coup d'État du 18 Brumaire.

Barras va vendre le château en 1801 au général Moreau, pour un prix très inférieur à sa valeur réelle. Mais le général Moreau est arrêté le 15 février 1804 sur la route de Grosbois menant à Paris pour conspiration, il fut condamné à deux ans de prison.
( Source : Mémoires de Constant, premier valet de chambre de l'empereur. Par Constant, Louis Constant Wairy, Page 210 ).

Bonaparte va le racheter via Fouché le 28 juillet 1804. Un an plus tard il fut revendu au Maréchal Louis Alexandre BERTHIER le 6 juillet 1805, Prince de Neuchâtel et Valangin, (né à Versailles, le 20 novembre 1753, † Bamberg, le 1er juin 1815). Il fit construire la grille imposante entourée de deux pavillons à portiques doriques.

Berthier mourut défenestré du troisième étage, le 1er juin 1815 au château de Bamberg en Bavière. Une mort cependant non élucidée, entre accident, meurtre ou suicide ?  En effet il était prisonnier de ce château avec sa famille, afin de l’empêcher de rejoindre Napoléon lors des Cent Jours. Le maréchal Berthier était un grand proche de l’empereur qui dit notamment à son sujet dans ses mémoires : « Voilà quel était le mérite de Berthier ; il était des plus grands et des plus précieux pour moi, observait l’Empereur ; nul autre n’eût pu le remplacer. »

Louis XVIII pense à acquérir à nouveau Grosbois mais abandonne le projet.

En 1870, le château est occupé temporairement par les Prussiens.

Napoléon Alexandre Louis Joseph BERTHIER, fils du maréchal et 2e prince de Wagram. Il épousa le 30 juin 1831 Zénaïde Françoise Clary, nièce de Julie et Désirée, reines d'Espagne et de Suède. Il décéda le 9 Février 1887.

Alexandre Louis Marie Philippe, 3e prince de Wagram, époux de Berthe Claire de Rothschild. Il décéda le 14 juillet 1911 à Grosbois.

Alexandre Louis Philippe Marie, 4e prince de Wagram. Le 1er août 1914, avant de partir aux armées, il légua le domaine à sa sœur.

Le château va abriter quelques temps un hôpital d’environ 30 lits par la Croix Rouge. Des troupes de l’armée furent également cantonnées par centaines dans le château.

En 1917, le prince commande une compagnie de mitrailleuses à Verdun. Le 28 mai 1918, il est atteint d'une balle et fait prisonnier, il meurt le 30 mai 1918 des suites de ses blessures.

Elisabeth Marguerite de Wagram fut la dernière propriétaire de la lignée Berthier, elle décéda le 29 Juillet 1960.

Ses héritiers vendent Grosbois en 1962, probablement pour des raisons financières d’autant que les droits de successions sont très élevés en France à l’époque et encore aujourd'hui ....

Aujourd'hui le château appartient à la société d'encouragement à l'élevage du cheval. 


Vérifié par Cécile Bricault 

 

Photographies
 

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