Château de Nemours

 

   

Château de Nemours

Le Château de Nemours est situé au centre ville de Nemours, dans le département de Seine-et-Marne dans la région Île-de-France. Il sera un peu difficile de vous garer, en tout cas il n’y a pas de parking gratuit à proximité (moins de 10 min de marche). Nemours semble être une ville relativement dynamique et vous n’aurez aucun mal à vous abreuver et manger sur place.

 

 
Informations
  • Adresse : Château-Musée de Nemours - Rue Gautier Ier  - 77140 NEMOURS
     
  • Téléphone :  01 64 28 27 42
  • Heures d'ouvertures & Visites  : Lors des journées du patrimoine le château organise des événements spécifiques ( voir facebook et site officiel )
  •  
  • Mercredi, jeudi, vendredi, samedi : de 10h à 12h30 et de 14h à 18h
    Dimanche : de 14h à18h
    Le mardi est réservé aux visites groupes sur réservation obligatoire.
  •  
  • Par le train : Gare de Lyon direction Montargis, station Nemours Saint Pierre ( environ 15 à 25 min de marche )
    Par la voiture : Utiliser googlemaps ou par le GPS chercher ‘rue gauthier 1er’.
  • Ce que l'ont  peut voir :

    L’Oratoire : de toute beauté, malgré une taille relativement petite. La salle du musée, avec de belles œuvres d’artistes locaux principalement.
    Et bien sûr dans sa globalité le Donjon. Malheureusement la tour de guet n'est pas accessible à la visite.

    Le donjon étant relativement ‘petit’, la durée de la visite n’excèdera pas les deux heures, sauf pour un chevronné d’histoire. Par ailleurs les salles sont agrémentées de panneaux ‘informatiques’ avec des écrans non interactifs mais proposant une suite de photographies.

Historique
Sources :  documentation au château

 

Après plusieurs mois de fermeture, le château de Nemours vient de faire sa réouverture en 2008. Musée d’art depuis 1903, il restitue pendant une exposition toute l’histoire de son passé. Edifié fin du XIIème et peu modifié depuis, il est un témoin important de cette époque.

•    Histoire

Le château de Nemours est situé dans le comté du Gâtinais sur les rives de la rivière ‘Loing’. Edifié probablement par Gauthier de Villebéon (ou de Nemours) à partir de la deuxième moitié du XIIème. Le comté était rattaché depuis seulement 1068 à la royauté française. C’est vraiment pendant la période de Gauthier que Nemours prit une position importante par la réalisation d’un château encore à l’époque réservé à une élite royale.

Si le château à l’époque était un château fort, il a été dés le départ conçu également pour y vivre. Bien souvent on appelle ce type de donjon, un donjon résidentiel. Ce qui est d’ailleurs assez rare pour l’époque, on peut le considérer un peu comme un ‘aula’ amélioré. Malgré ses apparences, le château n’a donc pas été un fort dans le sens combatif du terme mais plutôt une résidence fortifiée.

Curieusement la tour de guet, appelée à tort le donjon par sa hauteur il est vrai plus importante, a été construite plus tard. On remarque aisément que la tour est carrée et non pas ronde, ce qui encore une fois peut tromper le visiteur sur l’époque de construction. Etagée sur 7 niveaux et une courtine de 4 niveaux qui faisait la jonction entre la tour et le donjon. Cette forme semble d’ailleurs assez curieuse, il n’est pas sûr qu’elle fût prévue à l’origine du donjon. Ce point reste en effet plutôt un mystère. Cette disposition n'a que peu en commun avec les forts existant encore en France.
Le projet initial du château semblait déjà pour l’époque, important et plutôt luxueux. L'emplacement du château était d’autant stratégique qu’il surplombait le pont (un peu décalé par rapport à l’ancien aujourd’hui disparu) et le Loing. Il était un point de passage relativement obligé dans la région.

Le donjon dans sa conception est peut-être un peu le précurseur d’autres châteaux du XIIIème. Sa forme peu commune à l’époque est devenue beaucoup plus proche plus tard d’un grand nombre de fortifications. De là à dire que c’est un précurseur, rien est moins sûr. Disposé en son temps sur 3 étages, il n’était pas à la base accessible comme aujourd’hui sur le flan nord. Les tours possédaient par contre de 3 à 5 niveaux.

Point de vue capacité militaire, il est assez indéniable que la défense était quand même relativement limitée, ce qui laisse à mon avis supposer que d’autres aspects de la protection du donjon étaient présents à l’époque. En effet un donjon devait disposer de peu d’entrée et peu d’accessibilité, ce qui n’était pas le cas de celui-ci (par rapport à d’autres), même si dans ses origines il était nettement moins ouvert qu’aujourd’hui.
Point de vue confort, il possédait par ailleurs un puits mural (très rare pour l’époque) et des latrines plutôt évoluées car excentrées tout en restant accessibles du donjon. Sur ce point le donjon est clairement réservé à l’élite.


L’apparence actuelle du donjon masque le fait que d’autres fortifications semblaient existées pour l’époque. Au moins en tout cas une (ou des) enceinte(s) entourant l’actuel donjon jusqu’aux bords du Loing. Mais apparemment beaucoup de doutes subsistent non pas sur leur existence mais plutôt sur leur disposition, taille et lieu.

 

Essai de reconstitution de l'aspect du bâtiment au XIIe siècle, côté Loing par Paul BOUEX

 

Essai de reconstitution de l'aspect du bâtiment au XIIe siècle, côté Loing par Paul BOUEX (1865-1940) , remarquons que les ouvertures de jours sont bien trop nombreuses pour un château de cette époque ( pour celles qui sont vers le sol ).



•    Le château au XVe

Elevé au rang de duché le 19 juin 1404, la ville s’agrandit et se fortifie d’une muraille entourant la cité. Il en reste aujourd’hui que quelques fragments. Un grand nombre de modifications seront faites dont de superbes fenêtres sur le Loing avec une décoration dite de larmier affublée de personnages inconnus.
Le château pendant la Renaissance, comme des milliers d’autres, s’apparente davantage à des forts de villégiatures que d’attitudes guerrières.

•    Du XVIIIe au XVIIIe

Le château a diverses fonctions, notamment de tribunal et conjointement de prison. Au Moyen-âge, il était courant que la justice se fasse rapidement (on est loin de notre époque où le ‘supposé’ coupable va attendre plusieurs mois ou années) et la salle de justice était en général proche de quelques mètres du cachot. Les fils du comte d’Artois (Robert et Jacques) en firent les frais en étant pris en otages de 1334 à 1343 (ou 1347 ???)… après que Robert d’Artois s'est réfugié en Angleterre en 1332.


•    Après la Révolution

Le château ne subit pas de graves destructions, ce qui est plutôt en effet surprenant, car le donjon était à l’évidence un signe seigneurial qui était très souvent détruit à cette époque.
Le château est acheté en 1810 par Anne-Antipas Hédelin, alors maire de Nemours. L’année suivante il en fait ‘don’ à la commune avec un premier objectif: en faire une école communale. Si plusieurs projets sont à l’étude ou concrétisé, aucun n'est réellement définitif ce qui finit par mettre le château en ruine faute d’entretien.

•    Les artistes à la rescousse

Dès 1884, Justin-Chrysostome Sanson, Sanson sculpteur, écrit au maire pour créer un musée. C’est le début d’une longue attente, et c’est en 1903 qu’il s'ouvre. La collection de tableaux, œuvres, sculptures, s’intensifie grâce aux donateurs. Trois artistes s’ajoutent à la première idée de Sanson :
Albert Ardail
Ernest Marché
Adolphe Ardail
Justin-Chrysostome Sanson n’est pas un inconnu puisqu’il réalise des sculptures dans l’actuel Opéra de Paris et au Louvre dans l’escalier Mollien.

Aujourd’hui restauré, le château possède toujours le musée, mais depuis quelques semaines une exposition, pour l’instant temporaire, permet de mieux connaître l’histoire de ce château un peu oublié par le temps mais tellement captivant.
 



 
Texte écrit par Montjoye.net
Vérifié par Cécile Bricault


 
 

 
 

Photographies


Recherche sur le site