Le village de Sainte-Catherine de Fierbois doit aujourd'hui sa renommée à la présence de Jeanne d'Arc avant de rencontrer le roi à Chinon. C'est dans l'église de Sainte-Catherine-de-Fierbois et probablement dans aumônerie encore présente juste à côté de l'église, que la pucelle de Domremy fait chercher l'épée.

Néanmoins l'église que nous voyons aujourd'hui n'est pas celle que Jeanne d'Arc a pu voir puisqu'elle a été reconstruite en 1440 après un incendie, elle est néanmoins située sur l'ancienne chapelle.

Au Moyen Âge elle fut cependant un lieu de pèlerinage depuis surtout le XIV siècle avec l’apparition de divers miracles, une récente légende voudrait que Charles Martel ait déposé son épée dans l'ancienne chapelle.

L'aumônerie, où aurait logée la pucelle, fut édifiée par le Maréchal de France Boucicaut, il meurt en Angleterre après sa capture lors de la terrible défaite d'Azincourt.

 

Eglise Sainte Catherine de Fierbois

Voir aussi. l'épée de Jeanne d'Arc - Jeanne d'Arc - Château de Chinon - Jeanne d'Arc au château de Chinon

 

Les seules étapes connues entre Vaucouleurs et Chinon : Vers le 16 février 1429 : Abbaye de Saint-Urbain Vers le 20 février 1429 : Cathédrale d'Auxerre - vers le 18-20 février 1429 : Ville et château de Gien et Sainte-Catherine de Fierbois.

 

Historique
sources : Sainte-Catherine de Fierbois et ses Monuments, Abbé J-B Fourault,  Histoire et Dictonnaire Jeanne d'Arc

 

 

Histoire de Sainte-Catherine de Fierbois

L’histoire de Sainte-Catherine-de-Fierbois avant le XIVe est très incertaine voir totalement inconnue, il parait donc difficile de confirmer la légende de Charles Martel qui a écrasé les Arabes à Poitiers, et dans les environs, puis aurait laissé son épée dans la chapelle en souvenir de cette victoire. Cette légende est semble-t-il apparu récemment en lien direct avec Jeanne d’Arc, ce qui est donc peu crédible. Il n’existe en tout cas, à l’heure actuelle, pas de document avant 1375 sur Sainte-Catherine-de-Fierbois, il faut rajouter que le village était à l’époque sous la direction ecclésiastique de Sainte-Maure de Touraine.

Par ailleurs Sainte-Catherine-de-Fierbois est un très petit village à l’époque, et encore aujourd’hui, et ne reflète rien d’important même s'il est difficile de connaître l’étendu temporel des miracles dans l’église de l’époque, le fait que le premier miracle connu commence en 1375 n’interdit pas qu’il ait pu exister avant d’autres phénomènes similaires, mais sans trace écrite avant cette période toute interprétation ne serait pas franchement sérieuse. Il faut remarquer que Sainte-Catherine-de-Fierbois est à deux ou trois jours de Poitiers, pourquoi Charles Martel serait-il venu dans un village inconnu à l’époque pour y déposer une épée après des combats à une centaine de Km du village ? Ils ont été arrêtés à priori entre le Vieux Poitiers et Poitiers dans la commune actuelle de Vouneuil-sur-Vienne.  Il faut noter que Sainte Catherine d’Alexandrie, à laquelle est dédiée la chapelle, est une sainte morte en 290 environ, mais dont la reconnaissance en Europe et en France commence seulement après les croisades, ce qui exclut la présence d’une chapelle dédiée à cette Sainte pendant la période de Charles Martel.

Chapelle de Saint-Céneri-le-Gérei, elle est du XIVe ou début XVe, c'est un bel exemple typique de chapelle très courante dans cette période. Il est probable que la chapelle à l'époque de Jeanne d'Arc devait ressembler peu ou prou à celle-ci. On est donc dans un bâtiment relativement modeste.



Si on se réfère à la Basilique Notre-Dame de Cléry dont l’épopée commence surtout vers 1280 avec notamment le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle suite aux miracles et la découverte de la vierge, on peut faire un lien indirect et osé avec Sainte-Catherine-de-Fierbois qui fut un lieu important de ce pèlerinage de façon certaine dès la fin du XIVe

En 1858, l’Abbé Bourassé a publié un livre tiré d’un manuscrit des différents miracles dont le premier à être écrit commence en 1375, le nombre de miracle répertorié est au nombre de 234.
 

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Étendard de Jeanne d'Arc ( copie ) dans l'église de Sainte-Catherine de Fierbois

 

1375 : Le premier miracle du manuscrit donne par ailleurs une indication intéressante, à relativiser, Jean Godefroy était alors paralysé des membres depuis 7 ans, « or il revint à ce bonhomme que, naguère, il y avait une chapelle de Madame Sainte-Catherine-de-Fierbois et en un lieu qui était en plein de grands bois, de buissons et de ronces. Et il n’y avait aucun qui pût avoir accès. », Il demande à ses valets d’ouvrir un chemin pour y déposer une neuvaine, et lorsqu’elle fut consumée il fut guéri. On note donc si le récit sur la description est exact, Sainte-Catherine-de-Fierbois est dans un bois et relativement abandonnée et que le lieu n’était guère visité.

Après cet évènement Jean Godefroy voulu restaurer la chapelle et fait à cette occasion venir un maçon de Saint-Epain, qui fut le sujet d'un miracle après une « punition divine ». La femme du maçon fut mécontente du fait que son mari s’occupe trop de la chapelle, peut-être gratuitement, en délaissant ses autres travaux. Elle pria pour que le maçon de Saint-Épain n’y retourne pas, d’un coup elle tombe et fut comme morte. Son mari rentrant des travaux de la chapelle la trouva gisant à terre et il pria en promettant d’amener sa femme à la chapelle si elle guérissait, ce qui fut fait.

Commence alors un long flot de visiteurs, divers et variés, tous à l’affut d’un miracle.

1408 : création d'un cimetière à côté de l'emplacement actuelle de  l'Aumônerie.

1415 : La renommée est telle que Jean II le Meingre dit "Boucicaut" , alors seigneur du village, fait bâtir un hôpital qui fut édifié le 8 août 1415 quelques mois avant la terrible défaite d’Azincourt dont il dirigeait en théorie l’armée royale. L’aumônerie était composée d’une chapelle dédiée à Saint-Jacques de Compostelle, dont il reste encore la fenêtre en ogive mais comblée, de trois chambres dont une pour les pauvres, avec une cour, un jardin, un pré, de trente-deux arpents de terres et d’un cimetière qui permettait tout à chacun d’y être enterré déjà présent depuis le 26 juin 1408.



1429 : 22 février, date incertaine, Jeanne d'Arc avec ses compagnons de route depuis Vaucouleurs viennent à Sainte-Catherine-de-Fierbois, ils logent dans l'Aumônerie. Il n'est pas certain qu'elle revienne plus tard dans l'église malgré toutes les tentatives des historiens locaux de lui attribuer des visites ultérieures, il n'y a en tout cas aucun écrit sur ce sujet au XVe à l'heure d'aujourd'hui.

1429 : Mars, Jeanne d'Arc fait envoyer un armurier pour récupérer l'épée qu'elle gardera jusqu'à Lagny-sur-Marne. Il eut pendant des décennies des diatribes entre ceux qui prétendent qu'elle est revenue cherchée elle-même l'épée et ceux qui prétendent qu'elle a envoyée quelqu'un. Si on se réfère à son témoignage lors du procès, elle a bien envoyé un armurier la récupérer.

1440 : Les Anglais brûle l'ancienne chapelle. La chapelle que Jeanne d'Arc fut donc fortement endommagée sans cependant qu'on en connaisse l'exact impact car La Hire, le Comte de Dunois et le bâtard de la Marche y viendront en pélerinage laissant à supposer que la chapelle est toujours debout mais peut-être fortement dégradée.

1443 :  6 avril Mogue de Brabant , secrétaire du roi de Sicile et natif de Toul y vient en pélerinage.

1446 : 13 juillet, Jean Farcy, de la Auld-Alliance, y vient et la même année on y retrouve les délégués de la municipalité de Tours.

1450 :   Hélie de Bourdeilles, archevêque de Tours le 16 mai 1468, aurait fait construire l'église actuelle, sur l'emplacement de l'ancienne chapelle. Il est à noter que Hélie de Bourdeilles fait partie des hommes d'églises ayant participé au procès de réhabilitation en pronant sa défense.

Cependant il existe une autre possibilité sur l'église actuelle, en effet s'il est commun de dire que les débuts de la reconstruction furent faits sous Charles VII, il est possible que la construction fut terminée sous Louis XI, Charles VIII et Louis XII. En 1516 Léon X le 21 mars, accepte de mettre la chapelle en église paroissiale et succursale à la condition qu'elle soit reconstruite en plus grande, l'église aurait pu être construite alors sous François Ier. Cependant les clefs de voûtes rendent difficiles cet argument d'une re-construction au XVIe. Sur les clefs de voûte sur l'Abside :  les armes de France :d'azur a trois fleurs de lys d'or ; mi-partie de France : d azur a trois fleurs de lys d or, et de Bretagne : d'azur aux trois hermines de sable ( Charles VIII ou Louis XII et Anne de Bretagne ). Sur la voûte du transept sont les armes d'un évêque, on les distingue a peine ; on croit y apercevoir deux pattes de griffon superposées qui seraient de Bourdeilles. il est timbré d'une crosse et d'une mitre. Dans la nef deux clefs porte le même blason : d'azur à trois pennons d'or qui est celui de Brian de Comacre.
Il est donc assez probable que la construction débutant sous le cardinal Hélie de Bourdeilles se termine sous Louis XII ,soit au moins jusqu'en 1499, date à laquelle il se marie avec Anne de Bretagne.

1459, 2 mars : Les habitants du village sont obligés de faire huit jours de garde au château de Sainte-Maure de Touraine ville dont dépendant Sainte-Catherine-de-Fierbois, mais le 2 mars 1459 ils en sont exemptés en payant une taxe de cinq sols tournois par personne et par an.

1545, 2 janvier : le village est autorisé par le roi le 2 janvier à faire construire une enceinte et des fossés entourant la commune, qui devient alors une ville. Il n'en reste plus rien aujourd'hui.

1560, 3 octobre : Louis de Rohan cède aux seigneurs de Commacres et à ses sucesseurs le droit de tombe, litres, ceintures et armes dans la nouvelle église à la condition qu'elles fussent placées au-dessous des siennes.

1562, pendant la guerre de religion l'église est saccagée, le mobilier, les archives et certaines reliques sont brûlées. Jusqu'au XIXe il restait encore les traces sur les murs des feux. Après cet épisode les pèlerinages se font rares.

1638, 20 septembre, est fait un graffiti sur un des murs faisant référence à l'épée de Jeanne d'Arc, ce qui laisse supposer qu'elle est restée pour certains dans la mémoire collective.

1698-1699, Louis XIV fait supprimer l'aumônerie qui n'a plus d'utilité, l'ensemble est donné à l'Hôtel-Dieu de Tours qui a pour obligation d'y faire une messe chaque jour.

1704, l'église de Sainte-Catherine de Fierbois devient une église à part entière avec son premier curé Lebrun.

1790, la population est de 432 habitants.

1792, l'église est saccagée par les révolutionnaires, le mobilier est revendu, l'autel est acheté par un habitant. La statue de Sainte-Catherine est miraculeusement sauvée des révolutionnaires par le maire qui la cache dans les combles, elle fut retrouvée en 1884 !

1806, l'église est reprise en main par le clergé, alors fortement ruinée. C'est l'abbé Brissard qui fut envoyé. Il écrivit à ce sujet que c'est M. de Commacres qui fut le principal financié pour le rétablissement de l'église avec notamment la sacristie reconstruite à neuf, les habitants financèrent également une partie.

1808, des reliques sont retrouvées, dont une roue en argent offert par le maréchal Boucicaut attachée au reliquaire contenant un morceau d'os, cependant il ne fut pas possible de déterminer de quel saint il s'agissait. Dans un autre reliquaire cylindrique en cristal se trouvait un os avec une inscription "l'orteil de Sainte-Catherine".

1815, une partie de la voûte de la chapelle sud est reconstruite pour une somme de 3.978 francs. À cette époque il n'y avait aucune école, seul le catéchisme servait d'éducation.

1851, après une enquête des lieux et une requête au ministère de l'intérieur, il est requis une restauration importante dont le devis avoisinait les 40 000 francs. L'état de l'époque donna une partie du financement permettant de débuter les travaux mais par manque de moyen une loterie fut ouverte et Napoléon III offrit le cadeau principal. Les travaux continuèrent jusqu'en 1859, seul le portail ne fut pas restauré.

 

Statue de Sainte-Catherine de Fierbois

sainte catherine de fierbois statue

 La statue de Sainte-Catherine de Fierbois, il est probable que c'est devant cette statue, présente lors de l'ancienne chapelle, que Jeanne d'Arc a priée. 



 

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